27 février 2025

RITUEL SAUVAGE MÈRE-FILLE

Quand une maman me demande de la rejoindre dans ses montagnes pour créer sur mesure un rituel de lignée sauvage en tête à tête avec sa fille, une grande émotion me saisit. Je réalise une fois de plus la chance que j’ai de pouvoir aider des personnes à incarner leurs intentions dans la matière, à s’offrir un moment pour se célébrer, impulsé par l’espace du coeur. J’ajoute alors cette destination à mon itinéraire, nous préparons leur séance puis je prépare mon sac et pars à l’aventure. Je traverse la France, passe la frontière et sillone les routes pour les rencontrer en pleine nature suisse.

Adepte des rituels entre femmes, elle m’emmène jusque dans son lieu ressource, là où coule une rivière sauvage, vivifiante et bienfaisante. C’est l’un de ces lieux cocons protégés des regards extérieurs, à l’abri du monde, un endroit idéal et chargé de sens pour célébrer les liens d’amour qui les unissent. Nous marchons à travers une forêt, et à mesure que nous descendons et nous enfoncons entre les arbres, pas après pas, je sens les portes de leur royaume s’ouvrir. Quelle magie d’arriver là avec ces filles de la rivière, au bord de la Sarine, nichée derrière les bois, aux pieds d’une muraille de roche.

C’est ici qu’elles arrêtent le temps pour se déposer, se célébrer, entrer dans une reliance joyeuse et se reconnaitre dans la chair. En totale immersion avec les éléments, le rituel sauvage mère-fille a commencé. C’est beau et si puissant de les voir s’offrir l’une à l’autre, étreindre leur peaux, se parler dans leur propre langage du corps et de la tendresse, s’aimer avec intention, simplicité et légereté.

Ce jour-là nous avons beaucoup ri, joué, mis le corps en mouvement, librement, rêvé et flané. Puis, en sortant de la rivière, pour clôturer ce voyage en terre d’Amour, nous avons mêlé nos voix à celle de la rivière avec un rituel vocal intuitif. Une ronde sonore à trois, ou peut-être bien plus. Nous avons enfin repris doucement le chemin pour remonter à la surface du monde et reprendre le cours de nos vies, le coeur empli de magie sorore.

Merci pour la joie, merci pour la chaleur humaine, merci pour la magie !

 

LEURS MOTS :

Un temps hors du temps…

Je crois que pour comprendre cette démarche, il me faut d’abord expliquer brièvement notre situation familiale. Gwenaëlle est arrivée après un grand frère ayant un trouble du spectre autistique, un grand frère qui prend beaucoup de place et qui a pris beaucoup de mon temps. Cela a eu pour conséquence que très petite, Gwenaëlle a été très autonome. Et moi, j’avais très peu de temps pour elle.

Mais même si je n’avais que peu de temps pour elle, elle était constamment dans mon cœur. Et je crois que l’une des choses que je voulais au travers de cette séance photo était de prendre du temps pour elle et moi, pour nourrir notre lien, pour être en présence auprès d’elle sans interruption extérieure, créer un souvenir que pour nous deux. Les moments en tête à tête, elle et moi, étaient très très rares et le sont encore aujourd’hui.

Un autre désir qui m’habitait profondément était d’honorer le fait qu’elle, Gwenaëlle, est ma descendance. J’ai eu longtemps cette vision de moi maman seulement de garçons. Mais quelques mois après l’accueil de notre garçon, j’ai su que si je faisais le choix d’avoir un deuxième enfant ce serait une fille, une fille qui viendrait m’ouvrir à la femme que je suis. Car j’avais cette conviction que j’allais lui transmettre mon héritage de femme. C’est grâce à elle que j’ai commencé à aller à la rencontre du féminin, celui qui m’habitait. C’est pour elle que j’ai fait le choix de découvrir le féminin sacré. Alors ce temps passé toutes les deux avec Hélène était aussi une célébration de cela. Une célébration de cette lignée de femmes et de cet héritage qui nous habitent toutes les deux. Une célébration du choix que nous avons fait de s’incarner dans ces rôles-là sur Terre. Une célébration de la femme que je suis et de la femme en devenir qu’elle est. Alors cette proposition « lignée sauvage » résonnait tout naturellement fort en moi.

Ce qui m’a donné envie de choisir Hélène comme photographe, c’est le droit de se dénuder et la ritualisation de la séance. Le droit de se dénuder pourquoi ? Parce que je voulais que ma fille puisse se sentir libre de vivre l’expérience qu’elle désirait et finir nue si elle le souhaitait. Le lieu avait été choisi pour que cela puisse se faire, dans un endroit tranquille et protégé. Et la ritualisation car cette séance marquait aussi mon désir, mon envie, d’ancrer ce lien entre elle et moi, ce lien qui nous unit à jamais.

Durant la séance, il y a des moments d’une extrême douceur. Puis d’autres plus joyeux durant lesquels nous avons dansé. Nous avons aussi « joué aux starlettes » comme aime le dire Gwenaëlle, et cela à sa demande. Nous prenions des poses un peu fofolles. Durant tout le long, Hélène était là pour nous soutenir par sa présence, nous guider par ses mots. Et en même temps, je sentais son respect et sa bienveillance face à ce que je vivais avec Gwenaëlle. Je me suis sentie en sécurité. Non pas seulement physique, mais psychologique aussi. Cette sécurité qui est nécessaire pour oser, oser se dévoiler, oser se mettre à nue, oser être vulnérable… C’était vraiment agréable et cela nous a vraiment permis de nous abandonner à l’expérience.

Dans notre quotidien même, il n’y a pas eu de grands changements après ce rituel. Je crois que ce qui a surtout changé c’est mon regard sur elle, mon désir de l’honorer toujours plus pour la femme en devenir qu’elle est, mon envie de lui offrir cet héritage de femme avec le plus de soin et de présence possible, de continuer à cheminer pour moi, en moi, à la libération de la femme sauvage pour lui montrer le chemin. Et surtout de lui donner la force de s’aimer pour tout ce qu’elle est, telle qu’elle est, ombres et lumières.

Aujourd’hui je me sens beaucoup plus en phase avec mon corps. Cette nouvelle vie, à un rythme bien plus lent, m’a vraiment permise de replacer mes priorités et de prendre soin de mon corps et créer un nouveau lien avec lui. De voir tous ces commentaires, sous ton post, ça m’a fait encore plus prendre conscience de l’importance de remettre le corps au centre et de libérer toutes attentes, exigences sur lui. La seule chose qui compte ? L’aimer et prendre soin de lui comme le temple qu’il est, l’honorer. Et non, mon corps n’est pas parfait, mais il a porté la vie deux fois, il me soutient dans tout ce que je fais lorsque je le maltraite, lorsque je l’aime. Il me permet de sentir, ressentir et ouvrir toujours plus mon coeur à la vie. Et je me sens remplie de gratitude pour lui et tout son amour pour moi… Car il doit sacrément m’aimer pour avoir accepté de traverser tout ce qu’il a traversé pour moi. Il doit sacrément croire en moi et en ma beauté pour continuer encore à être là jour après jour pour moi.”

 


 

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